Recettes  

Camp culinaire Taillevent, place aux apprentis chefs de Saint-Roch

Pour 42 élèves de sixième année du quartier Saint-Roch, c'est aujourd'hui que se termine la belle aventure du Camp culinaire Taillevent. Cette initiative de la Tablée des chefs leur aura permis de porter la toque pendant une semaine, le temps d'apprendre les rudiments de la cuisine et d'une saine alimentation en compagnie de chefs professionnels bénévoles.

Dans la salle à manger du camp Jeune-Air, dans les Laurentides, c'est la ruche. À 10h, quatre équipes de huit ou neuf enfants habillés en cuisiniers s'affairent à préparer les différents éléments de la collation et du repas du soir sous la supervision des moniteurs. La cinquième équipe est en cuisine pour terminer le repas du midi, aidée par le nutritionniste Philippe Grand, qui anime chaque après-midi des ateliers sur la saine alimentation, et par le chef Claude McKenzie, propriétaire de deux restaurants dans les Cantons-de-l'Est. Chaque jour, un chef différent vient passer la journée avec les apprentis. Ce sont aussi des chefs qui ont conçu les recettes du camp. Deux élèves des écoles Saint-Malo et La Grande Hermine finissent de démouler les crèmes caramel pendant qu'un autre duo prépare une salade taboulé et que les pennine de poulet aux légumes achèvent de cuire. À la plonge, trois garçons récurent avec application de gros chaudrons en se racontant leurs exploits d'hébertisme de la veille. Car tous les après-midi sont réservés à des activités de plein air.

Entraide, bonne humeur, discipline

Partout, il règne un climat d'entraide et de bonne humeur, de même qu'une grande discipline. "Ici, les enfants apprennent dès leur arrivée à respecter les consignes de santé et de sécurité et les trucs des pros, ce qui les stimule beaucoup et les valorise", explique le fondateur de la Tablée des chefs, Jean-François Archambault. Son organisme fondé en 2002 se veut le moteur de l'implication communautaire des chefs québécois. "Nous nous sommes donné pour mission de favoriser l'autonomie alimentaire chez les enfants et les adolescents de milieux moins favorisés, par le biais d'ateliers parascolaires de cuisine et d'un camp estival qui accueille depuis deux ans six groupes de 42 jeunes de sixième année pour des séjours d'une semaine."

Ces jeunes se sont inscrits au camp culinaire Taillevent par l'intermédiaire d'un concours de cuisine lancé dans des dizaines d'écoles de Québec, de Laval et de Montréal où le niveau socioéconomique est plus bas qu'ailleurs.

Cédrick Dufault, 12 ans, n'en revient pas d'avoir été choisi par tirage au sort. "Tous les enfants qui sont ici rêvaient de rencontrer des vrais chefs pour apprendre de nouvelles techniques, comme la béchamel, hacher les légumes en brunoise ou fabriquer un potage. Ça nous permettra ensuite de mieux aider nos parents." Lui-même a conclu un pacte avec sa mère : "Au retour du camp, elle m'a promis que je pourrais préparer des repas complets pour la famille avec son aide et les servir moi-même", dit-il avec fierté.

Depuis son arrivée au camp, il se dit très impressionné de découvrir qu'il existe autant de variétés différentes de piments et tout ce qu'on peut faire avec deux oeufs et un peu de farine. Sa consoeur Kendra Bédard, elle, apprécie l'ambiance chaleureuse qui règne. "On dirait que la cuisine nous permet d'apprendre à travailler en équipe mieux qu'une autre activité parce que la réussite du plat dépend de notre capacité à nous entraider."

Instiller le feu sacré

Ce matin-là, une dizaine d'enfants écoutent religieusement les consignes de Ricardo Larrivée sur l'art de trancher le panais, entre deux pitreries de la mascotte de l'équipe de soccer de l'Impact, qui se promène de table en table. Depuis deux ans, Ricardo est le parrain du camp culinaire Taillevent. "Nous voulons créer un univers magique autour de l'alimentation, au lieu que ce soit perçu comme une corvée. En enseignant à ces jeunes la cuisine, nous espérons aussi mieux les outiller pour la vie, tout en leur faisant réaliser que bien se nourrir peut vraiment être une activité agréable."

Chacun repart ensuite avec de bien beaux souvenirs, un livre qui contient toutes les recettes apprises durant le camp et la possibilité de poursuivre son apprentissage lors d'ateliers parascolaires dispensés au secondaire.

© 2008 Le Soleil. Tous droits réservés.

Anne Desjardins

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