Bain d’urbanité lyonnais
Bordée par le Rhône et la Saône, la ville de Lyon, inscrite au Patrimoine de l’UNESCO depuis plus de 25 ans, présente un panorama dominé par la majestueuse basilique Notre-Dame de Fourvière. Souvent décrite comme la capitale gastronomique de la France, elle compte plus de 5300 restaurants. Deuxième ville, après Paris, pour le plus grand nombre de restaurants par habitant, elle propose des établissements étoilés (17!), de la cuisine bistronomique et, bien sûr, les célèbres bouchons.
La cuisine lyonnaise a été popularisée par les Mères lyonnaises — les veuves des travailleurs de la soie, ayant commencé par cuisiner des abats dans la rue pour subvenir à leurs besoins — et par l’un de leurs apprentis, le célèbre chef Paul Bocuse. On ressent grandement l’inspiration de ces femmes dans la cuisine de la région, et ce, même après plusieurs décennies.
Dès notre arrivée, on se plonge directement dans la gastronomie lyonnaise au Café Terroir, une adresse conviviale, où l’on déguste un oeuf parfait en entrée, du saucisson pistaché rôti servi avec une sauce au vin rouge en plat principal ainsi qu’une poire pochée au vin rouge pour terminer le repas sur une note sucrée. Et bien sûr, le tout accompagné de très bonnes bouteilles. Le premier soir, on soupe au Palais Grillet, un authentique bouchon lyonnais, où l’on découvre deux classiques: la salade lyonnaise constituée de laitue frisée, de lardons, de croûtons et d’un oeuf poché, ainsi que des quenelles de brochet, un plat dégusté depuis le 14e siècle, des soufflés de poisson popularisés par des pêcheurs, qui en vendaient dans les marchés. Ces derniers sont nappés de sauce Nantua, une sauce crémeuse à base d’écrevisses.
Pour le lunch du lendemain, on s’arrête au bouchon Daniel & Denise, dont le chef, Joseph Viola, est meilleur ouvrier de France (un concours entre professionnels). Au menu, on note le pâté en croûte au foie gras, champignons et ris de veau, sacré champion du monde en 2009 au Championnat du monde de pâté-croûte (oui, oui, ça existe !), des quenelles, de délicieux tournedos de poulet avec champignons et sauce aux morilles ainsi qu’une île flottante aux pralines roses (ces fameuses amandes enrobées de sucre rose, typiques de Lyon) et une crème anglaise.
Aux Halles de Lyon Paul Bocuse, on trouve les meilleurs produits de la région dans une cinquantaine de boutiques, dont certaines sont tenues par les meilleurs ouvriers de France. Sur place, on goûte à la brioche aux pralines, aux coussins (des confiseries à base de chocolat noir, de liqueur de curaçao et de pâte d’amandes) et à de nombreux saucissons secs typiques (la rosette de Lyon, le Jésus de Lyon et le saucisson de Lyon).
Le soir, c’est au Bistrot Têtedoie, du chef Christian Têtedoie, que nos papilles s’arrêtent et où l’on peut admirer une magnifique vue sur la ville. On s’y rend en funiculaire, ce qui rehausse encore plus l’expérience. Fait intéressant : l’établissement possède une étoile verte du Guide Michelin pour ses efforts écologiques. On y sert, entre autres, un menu 100% végétarien inspiré de la cuisine du marché.
« On pensait que les Mères lyonnaises représentaient la bourgeoisie, mais non. Elles cuisinaient de façon intelligente en utilisant des parties de viande plus abordables. Les bourgeois les ont ensuite engagées, car ils entendaient parler du fait qu’on mangeait mieux dans la rue, chez les Mères lyonnaises. Elles ont par la suite ouvert des restaurants. La Mère Brazier, première femme qui a eu 3 étoiles Michelin, en est un bon exemple. Ces femmes cheffes ont engagé des cuisiniers, dont Paul Bocuse, qui a été le chef le plus connu de la région. »
- Christian Têtedoie
Pour terminer ce séjour gourmand à Lyon, on lunche au restaurant Le Grand Réfectoire, un magnifique lieu aux plafonds voûtés, où l’on découvre une cuisine française créative et raffinée. Coup de coeur pour le dessert: un énorme chou farci de caramel, de noix et de crème pâtissière.
Escapade à la campagne
Après un bain d’urbanité à Lyon, c’est dans le Beaujolais que notre séjour en terres françaises se termine. L’automne est la saison favorite de plusieurs visiteurs dans cette région grâce aux couleurs marquantes des vignes qui se déploient. On y découvre des routes de campagnes bordées de vignobles impressionnants et des tables champêtres très réconfortantes.
Après avoir quitté la ville, on se rend au pittoresque village de Ternand, situé à moins de 30 minutes de Lyon. Ce village médiéval fortifié qui domine la vallée de l’Azergues est classé monument historique. Coup de coeur pour la tranquillité du lieu et les petites ruelles de pierres dorées. On se dirige ensuite vers Oingt, un village classé parmi les plus beaux de France, et on le comprend rapidement. On s’y promène à pied, on visite des ateliers d’artistes et on monte en haut de la tour du donjon pour une magnifique vue sur les monts du Beaujolais et du Lyonnais. Pour dîner, on se retrouve à La Table du Donjon, avec une magnifique vue sur le village, où on mange du foie gras, du poisson et une délicieuse pavlova aux framboises et au citron.
Une très belle découverte s’ensuit: la visite du vignoble biologique David Large. Aidé de son père et de sa conjointe, il travaille avec énergie des vignes plantées en pente. Ils produisent des vins qui sortent des sentiers battus, comme un délicieux pétillant naturel orange, que nous avons eu la chance de goûter lors d’un atelier de dégustation organisé à même leurs vignes et où l’on peut même passer un moment avec eux comme vigneron d’un jour.
La dégustation se poursuit au vignoble Château de Champ- Renard, biologique depuis 2024 et situé dans un château datant de 1250. On y trouve encore de vieilles barriques construites en 1765 par le marquis qui y résidait et qui avait décidé de convertir le château en vignoble. Les propriétaires, Fabienne et Denis, vivent sur place.
Ils possèdent les premières cuves en béton dans le Beaujolais, afin de vinifier le vin. Ils proposent, à même un salon du château, une dégustation fort sympathique de leurs vins avec des fromages. Gros coup de coeur pour le comté, qui s’accorde bien avec leur chardonnay. Le soir venu, on se dirige vers le restaurant La Robe rouge. Ici, le fils est le chef et le père, le vigneron. Tous les 15 jours, ils changent le menu afin de favoriser les produits saisonniers. Seul un plat reste toute l’année: les ris de veau signature avec chou-fleur et émulsion de chocolat blanc. C’est ce que nous avons pris, avec une savoureuse entrée de fenouil, aiglefin fumé et purée de câpres et un tiramisu aux deux chocolats et à la truffe noire.
Comme le Beaujolais est synonyme de vignobles, on se devait d’en visiter plusieurs. Le Château de Pizay, qui célébrera prochainement ses 1000 ans, offre une activité sensorielle très divertissante dans son oenothèque. Le Château de La Chaize est un immense vignoble et possède le plus grand cellier de la région. Notons aussi que le jardinier est le même qu’au château de Versailles! Et finalement, notre dernier arrêt: le Château de Juliénas, qui est certifié en agriculture biologique depuis 2022 et qui pratique l’écopâturage avec des chèvres qui broutent l’herbe. Sur place, on trouve le plus vieux cellier du Beaujolais, avec des barils âgés de 100 ans.
Afin d’accompagner cette route des vins qui ouvre l’appétit, on nous a suggéré le restaurant Le Coq de la cheffe Marie Dias, où nous avons dégusté un sublime coq au vin accompagné d’une purée de pommes de terre parfaite et une magnifique tarte au citron pour terminer le repas. Après cette journée à arpenter les vignes, on passe une dernière soirée à l’hôtel Villa Alexandre avant de passer du jaune des vignes françaises aux couleurs d’automne des feuilles des arbres de chez nous.
À Lyon:
- • Manger dans un bouchon.
- • Se promener à pied ou à vélo sur les quais du Rhône.
- • Partir à la recherche des traboules (de petits passages qui font communiquer deux rues en traversant un pâté de maisons).
- • Déguster fromages, charcuteries et confiseries aux Halles de Lyon Paul Bocuse.
- • Se promener dans les marchés publics sur le quai Saint-Antoine, à la place de la Croix-Rousse et sur les berges du Rhône.
- • Prendre le funiculaire et visiter la basilique Notre-Dame de Fourvière.
Dans le Beaujolais:
- • Visiter les vieux villages Ternand et Oingt.
- • Dîner aux restaurants Le Coq et La Table du Donjon.
- • Déguster des vins et des fromages au Château de Champ-Renard.
- • Travailler les vignes chez David Large.
- • Visiter les vignobles Château de Pizay, Château La Chaize et Château de Juliénas.
- • Souper à La Robe rouge.
- • Séjourner à la Villa Alexandre et à l’Hôtel Royal.
Envie de cuisiner des spécialités de la région à la maison? Voici quelques recettes proposées:
- Tarte lyonnaise à la praline
- Pommes de terre à la lyonnaise
- Sandwichs lyonnais
- Quenelles de poisson, sauce au homard
Merci à Atout France, l’Office de Tourisme et des Congrès de la Métropole de Lyon et Tourisme Beaujolais pour le chaleureux accueil.